Hello les amis,
Et voilà, je vous retrouve aujourd'hui pour parler de mon Bypass. Le premier jour du reste de ma vie, remonte déjà à 5 semaines tout pile! Que le temps a filé vite mais pourtant, par moment, j'ai senti chaque seconde s'écouler car ça n'a pas été simple! Je vais revenir avec vous sur les grandes étapes de cette "opération renaissance".
1) L'opération
Le fameux vendredi 22 janvier! Je ne suis pas prête d'oublier cette date! Je suis arrivée vers 8h à l'hôpital et j'ai été amené dans ma chambre, la 344. J'avais une crainte de découvrir avec qui je devrais partager mon palace mais j'ai été agréablement surprise car c'était une fille de mon âge environ qui se faisait opérée d'une sleeve et qui était super sympa!
Malheureusement, la veille j'avais commencé à être enrhumée et ce n'était pas passé pour le grand jour. J'avais donc le nez chargé et mal à la gorge, j'angoissais pas mal à l'idée de ne pas pouvoir boire pendant 3 jours dans cet état. L'anesthésiste est passé dans ma chambre pour voir si je pouvais quand même être opérée malgré mon rhume et il m'a donné le feu vert car je n'avais pas de fièvre.
J'ai ensuite eu la visite du chef infirmier pour compléter mon dossier et m'interroger sur les traitements que je prends au quotidien. Après cela, j'ai enfilé ma "tenue de bal" et j'ai patienté dans mon lit pour le grand moment... En stressant évidemment...
Vers 11h15, l'infirmière est venue me chercher afin de m'emmener en salle d'opération. Une fois arrivée, mon tour est très vite arrivé. J'ai vu mon chirurgien, l'infirmière m'a posé un premier cathéter puis l'anesthésiste m'a dit de me détendre (ce que j'ai bien réussi à faire) et puis j'ai plongé dans un grand sommeil pour 2h30 d'opération.
Je me suis réveillée une première fois en salle de réveil quand le chirurgien désinfectait mon cou afin de poser un cathéter dans la jugulaire, ayant de mauvaises veines, j'y ai eu droit. Mais il était encore un peu tôt pour se réveiller donc ils ont injecté un produit dans mon cathéter et je suis repartie aux pays des rêves.
Je me suis alors réveillée pour de bon, toujours en salle de réveil, en fin d'après-midi. Sans douleurs car j'étais encore sous morphine mais avec juste l'impression que mon ventre était lourd comme une pierre. Par contre, j'avais la certitude que ça s'était mal passé et je n'arrêtais pas d'appeler les infirmiers quand je les voyais pour leur dire que ça s'était mal passé, non non, je ne suis pas du tout pessimiste... lol. L'effet des produits nous donne de drôles d'idées quand même!
En fin de journée, un médecin est venu me voir pour me dire que finalement, j'allais aller aux soins intensifs pour au moins 24h parce que j'avais quelques soucis pulmonaires qui nécessitaient une plus grande surveillance. Ils se sont en effet rendu compte que j'avais de trop petits poumons durant l'opération et avec le rhume que j'avais, ça n'arrangeais pas la chose!
Je suis donc arrivée aux soins intensifs, un peu branchée de partout: 3 cathéters (main, intérieur du coude et jugulaire), oxygène dans le nez, sonde urinaire, thermomètre dans l'aine, drain et capteurs cardiaques. J'ai malheureusement dû partager ma chambre avec un monsieur assez infernal qui n'a pas arrêté de faire du bruit et du chambard pendant ces 28h aux soins intensifs!
Entre ce monsieur et les infirmières qui viennent tout contrôler toutes les 20 minutes, je dormais par période de 7 minutes au maximum. Puis surtout, j'ai souffert. Pourtant, j'ai eu mes perfusions d'anti-douleurs régulièrement et malgré les 3 piqûres d'anti-douleurs d'urgences, la douleur a toujours été présente et intense! C'est assez inhabituel pour un bypass, tout comme le séjour aux soins intensifs d'ailleurs, mais j'en saurais plus quand je verrais mon chirurgien le 1er mars.
Pendant ces 28h, le cardiologue est venu me voir deux fois, la kiné est venue me faire faire des exercices de respiration plusieurs fois avant qu'ils ne donnent leur feu vert pour que je puisse retourner en chambre.
C'est alors le samedi en fin de journée que j'ai pu revenir dans ma chambre. La douleur était encore très forte et je devais encore être branché sur l'oxygène jusqu'au lendemain matin.
Du dimanche matin, les infirmières sont venues pour me lever après 48h couchée, je peux vous dire que ça fait drôle et que tout tourne autour de nous! Mais avant ça, elles m'ont enlevée le cathéter de la main, la sonde urinaire et l'oxygène. Déjà une petite délivrance!
Dans l'après-midi, je suis allée passer le test du TOGD. Rien de douloureux mais le produit de contraste a un goût anisé atroce. J'aurais préféré un autre goût pour la première chose que j'avalais après 3 jours! Heureusement, tout était bon à l'intérieur, pas de fuite!
Les infirmières sont ensuite venues pour enlever mon drain. Mon chirurgien m'avait promis qu'avec sa technique on ne sentait rien. Malheureusement, il n'était pas là et je suis tombée sur une infirmière pas très sympathique mais surtout assez sèche et je peux dire que je l'ai senti passer! Un peu l'impression qu'on vous arrache les entrailles... En plus, on remarquera quelques jours plus tard qu'il a été enlevé trop tôt car j'ai eu droit à un abcès sur ma cicatrice :(
Après tout ça, j'ai eu droit à mon premier repas avec une soupe et une biscotte. J'avais pas mal peur donc je n'ai bu que 2 ou 3 cuillères de soupe et un petit morceau de biscotte.
Avant de m'endormir, une infirmière est venue me voir pour me dire de prendre mon médicament pour la thyroïde, j'ai pas mal hésité car le chirurgien avait parlé de devoir stopper mon traitement quelques semaines mais elle se faisait insistante donc je l'ai quand même pris. Grave erreur! Je me suis réveillée en pleine nuit avec un beau dumping... 1h durant laquelle tout tourne autour de vous, des douleurs intenses dans le ventre, des nausées et des sueurs. Bref, la joie! lol
Le lundi matin, les infirmiers sont venus changer mes pansements pour me mettre des pansements à ne pas enlever pendant une semaine jusqu'à ce que l'on enlève les agrafes. Chose que je vous déconseille fortement car l'inflammation aurait pu être vu bien plus tôt par l'infirmière à domicile qui vient faire les piqûres de Clexane (pour liquéfier le sang) et soignée avec une simple crème antibiotique. A la place, j'ai eu droit à un abcès et à un petit cauchemar... Mais j'en parle un peu plus bas dans l'article! Ils m'ont aussi enlevé le cathéter que j'avais dans le cou. Je n'ai rien senti au moment de l'enlever mais j'ai un peu senti quand il a retiré les 2 points qui avait servi à le coudre à mon cou.
En fin de matinée, visite d'une chirurgienne pour me donner le feu vert pour rentrer chez moi, 72h après l'opération, ce que je trouve trop tôt avec le recul.
De retour chez moi, les 5 plus petites ouvertures (4 agrafes au maximum) ne sont pas trop douloureuses mais la plus grande du côté gauche me fait vraiment beaucoup souffrir. Et surtout, j'ai l'impression de ne plus avoir un seul muscle abdominal du côté gauche, très handicapant.
2) Le régime liquide
La première semaine est donc sous le signe du régime liquide. J'avais donc droit au yaourt nature, compote sans sucre ajouté, soupe et biscotte ronde. Le combat le plus difficile est d'arrivée à boire 1 litre d'eau par jour. J'y arrive de mieux en mieux à présent mais il faut encore bien penser à toujours boire sinon la bouteille n'est pas vide en fin de journée! Je peux vous dire qu'après cette semaine, il ne faut plus me parler de yaourt ou de compote pour les mois à venir!
3) L'abcès
Voilà la partie qui fâche, une complication dont je me serais bien passée! En effet, le jeudi 28 janvier, soit 6 jours après l'opération, la douleur était toujours fortement présente du côté gauche mais étant ma première opération, je ne savais pas déterminé ce qui était une douleur normale ou non. C'est donc en début de soirée que j'ai remarqué une petite tâche beige sur mon pansement mais au début, rien d'anormal car ça peut arriver qu'après quelques jours la plaie perd un peu de saleté. La soirée se passe et vers 23h30, je me retrouve avec mon pansement tout tâché et bombé car il y avait un liquide à l'intérieur et surtout une odeur nauséabonde!
Je décide donc de téléphoner aux urgences où le docteur me dit d'abord de désinfecter ma plaie moi-même et d'aller chez mon médecin traitant le lendemain matin. Ce que je refuse évidemment. J'ai donc du insister pour me rendre aux urgences et le médecin a finalement accepté en râlant... Je n'oublie pas et j'en parlerai à mon chirurgien car j'ai ensuite entendu à maintes reprises qu'heureusement que j'étais venue à temps aux urgences...
Bref, je suis arrivée à minuit aux urgences et le verdict est tombé, abcès sur ma cicatrice! La doctoresse a donc enlevé 4 agrafes afin que la plaie se rouvre et que le pue s'écoule plus facilement. C'est ensuite l'infirmière qui a pris le relais car pour l'anecdote, la doctoresse a fait un malaise tellement il faisait chaud dans la salle et qu'elle avait du mal à supporter l'abcès et elle a donc du sortir.
Jusqu'à 3h du matin, elle a poussé sur ma plaie pour sortir le maximum de pue et ils m'ont ensuite posé un cathéter pour des perfusions d'antibiotiques. J'ai finalement dû rester à l'hôpital et je suis montée en chambre en pleine nuit. J'ai passé une nuit bien difficile entre la douleur et le stress! En effet, l'infirmière m'a alors dit de rester à jeun car peut-être il faudrait me ré-opérée pour drainer puis j'attendais aussi les résultats du prélèvement pour être sur que je n'avais pas attrapé quelque chose de supplémentaire sur la plaie.
Le lendemain matin, mon chirurgien n'étant pas là, c'est son collègue qui est venu me voir pour un moment bien atroce :( En effet, après avoir regardé ma plaie, il a dit qu'il ne fallait pas ré-opérer mais qu'il allait un peu couper pour rouvrir plus la plaie... J'ai de suite demandé si je pouvais être endormie, ce à quoi il m'a répondu: "On ne va pas faire de chichis pour 4 coups de scalpel"! Le choc! Impossible d'endormir localement car avec l'abcès ça n'aurait pas fonctionné et il ne voulait pas m'endormir une deuxième fois généralement sur la même semaine. J'ai donc subit les 4 coups de scalpel à vif et je peux vous dire que c'est un véritable cauchemar!
De suite après, les infirmières sont venues pour faire plusieurs rinçages à la Betadine, juste après avoir été coupé, se fût aussi un enfer! Pour terminer en beauté, elles m'ont posé une mèche à l'intérieur, encore un cauchemar!
A ce moment-là, mon moral était au plus bas! J'avais l'impression de faire un immense pas en arrière car j'avais à nouveau très mal et j'étais partie pour de longs soins infirmiers à domicile, très douloureux.
Le samedi matin, mon chirurgien est venu voir ma plaie et il a décidé d'enlever les agrafes restantes et de remplacer les mèches par une compresse à 1 point. Le principe est donc de glisser une compresse dans la plaie afin que le pue puisse s'écouler et que la plaie ne se referme pas trop vite. Je suis alors sortie de l'hôpital samedi après-midi, après avoir pris mon premier repas mixé. Les soins à domicile ont alors commencé. Avec le temps, ils sont devenus plus supportables, heureusement. A présent, depuis samedi 20 février, l'infirmière ne met plus de compresse dans ma plaie car ce n'est plus possible avec la profondeur restante. Il y a encore un peu de pue qui en sort mais il faut maintenant attendre que la nature fasse son travail et que la plaie se referme toute seule. Elle m'a dit ce matin qu'il faudrait peut-être encore un bon 15 jours... Je ne suis plus à un jour près!
4) Le régime mixé
Comme je vous le disais plus haut, une semaine après mon opération, j'ai commencé le régime mixé pour deux semaines. J'ai alors pu rajouter une tartine grillée et de la purée, des légumes et de la viande, le tout mixé. Je vous avoue qu'au début, on est content d'ajouter de nouveaux goûts mais qu'on s'en lasse aussi très vite. J'avais l'impression de ne plus avoir de dents à force de n'avoir rien à mâcher!
Deux jours avant la fin, j'avais mon premier rendez-vous avec la diététicienne et vu que j'avais très bien respecté le protocole et que j'en avais vraiment marre du mixé, elle m'a autorisé à passer à l'alimentation tendre... Mes dents vont enfin pouvoir retravailler!
C'est aussi durant cette période, 10 jours après l'opération, que mon infirmière a pu enlever les agrafes des autres ouvertures. A la base, c'est ce qui me faisait le plus stresser et je peux vous dire que l'on ne sent strictement rien, c'est incroyable! Quand je pense que j'ai tant psychoté pour ça et qu'au final, c'est d'autres choses qui m'ont fait bien plus souffrir!
5) Premier rendez-vous chez la diététicienne
Comme je le dis plus haut, j'ai eu mon premier rendez-vous chez la diététicienne le mercredi 10 février. Elle était très contente de mon bypass qui lui se passe très bien! J'avais déjà perdu 18 kg donc un beau chiffre. Tout se passant bien, j'ai pu passer au régime tendre mais toujours rien du tout de gras ou sucré.
6) Le régime tendre
J'ai pu remanger des morceaux mais bien sur, toujours à la condition de bien mâcher. De toute façon, si on ne le fait pas, je peux dire qu'on le sent passer. Je me rappelle de ma première tranche de jambon sur ma tartine grillée, un vrai bonheur! Elle est passée difficilement, les premiers repas sont très douloureux mais quel bonheur!
Evidemment, au bout d'un moment, on se lasse. Le plus difficile était de manger les pâtes ou le riz sans rien, ça devient vite bien trop sec.
Durant cette phase, toutes les choses grasses ou sucrées sont toujours interdites. Entre le régime protéiné et l'opération, j'en étais à 6 semaines sans sucre et je peux vous dire que les vertiges sont assez présents!
La délivrance est arrivée mercredi (24 février) lors de ma seconde visite chez la diététicienne. Non seulement j'en suis à 20 kg perdu mais en plus, elle m'a autorisé à tout remanger! Je n'ai jamais autant souri sur une journée, après des moments difficiles, on est heureux avec pas grand chose :) J'ai d'ailleurs inauguré ça avec du pain frais car je n'en pouvais plus du pain grillé. J'ai depuis tenté la salade de thon maison et un mini œuf en chocolat Kinder et tout passe sans problème. Quel bonheur!
Actuellement, les boissons pétillantes me sont encore interdites pour un mois et la nourriture piquante pour un moment (mais je n'aime pas ça). Quant à l'alcool, il m'est interdit à vie mais pas de soucis pour ça, je n'aime pas et je n'en bois jamais donc aucun regrets!
Mais j'en parlerai plus en détail dans un prochain article sur les différents rendez-vous post-opératoires.
Et voilà mon fameux parcours, mon petit combat à moi. Le bypass en lui-même s'est très bien passé et est très bon pour le moment. J'ai juste pas eu de chance pour les complications et la douleur mais ce sont les aléas. Pour le moment les souvenirs sont encore frais. Mais je sais très bien que ces mauvais moments se transformeront bientôt en vilains souvenirs d'une renaissance :)
Depuis mercredi, je commence vraiment à réaliser ce que j'ai accompli et sans prétention aucune, je suis fière de moi. Je ne pensais pas que je serais un jour capable de passer par tout ça avec ma phobie du milieu médical. Je sais qu'il y aura encore des moments difficiles parfois mais le plus dur est derrière moi et je vais pouvoir renaître, presque au même moment que l'arrivée du printemps :)
Je tiens encore à tous vous remercier pour vos petits mots de soutien qui m'ont fait énormément de bien!
Plus qu'à attendre que ma plaie se ferme enfin et à tester chaque jour de nouvelles choses à manger :)